Daroyland, l'incroyable destinée              

     Daroyland, une légende sous vos yeux. Un eldorado qui fait de cette ville encore plus qu’elle-même, un paradis qui fait d'elle la 8e merveille du monde. La cité daroyenne tient la légende de sa fondation par le Grand Pope qui, d’emblée, désire l’inscrire parmi les plus grandes et les plus belles villes du monde. Construite dans un horizon imaginaire, la métropole est déjà entrée dans l’histoire.

     Daroyland fut en effet fondée sur un site prédestiné à la gloire, tant son importance géopolitique est majeure. Symboliquement située aux confins de l’Aisne et de la Marne, dont la cité daroyenne marque la frontière, elle contrôle aussi bien l’itinéraire terrestre depuis la verdure picarde que les passages aquatiques dont la Vesle est le meilleur symbole. De fait, l'influence de Daroyland porte au Nord jusqu'aux terrils du Pas-de-Calais, embrasse les steppes axonaises, bute au Sud sur les hauts plateaux marnais, et atteint les massifs ardennais. Son extension grâce aux jumelages avec Bizoupet, Essômes, Mostène et même l'Afrique du Nord en constitue la preuve irréfutable. 

     Avec la création de Daroyland, le Grand Pope fonde l'Empire daroyen, à la fois en officialisant une nouvelle religion et en instaurant une nouvelle société dont la cité éponyme fut destinée à devenir la capitale. Les conséquences ne démentirent pas les espérances portées par cet acte, l'institution bénéficiant d'un nouvel essor à partir de cet eden. Avec Daroyland, une nouvelle ville éternelle était née.

     La fondation de Daroyland s'est déroulée en plusieurs temps. En décembre de l'an 2 le Grand Pope, sur les conseils avisés de son entourage familial (dans lequel il berçait pendant les congés noëliques), obtient les permis de construire la cité. Malgré les brillantes campagnes qui présentèrent la ville comme l'élue qui protègerait les habitants daroyens, la polis ressemblait plus à un oasis désertique, véritable mirage urbain, qu'à un ensemble structuré de lotissements habités. Mais quelques semaines plus tard, le Grand Pope a néanmoins procédé à l'élargissement du périmètre de la ville, ce qui la conduit à une superficie 3 fois supérieure à l'ancienne, l'inauguration ayant lieu le 17 janvier an II du calendrier daroyen.

     En fondant la ville, le Grand Pope traça un périmètre et s'employa ensuite à remplir d'habitants l'espace délimité. Il eût alors recours à un ensemble de mesures et d'incitations. Dès le 25 janvier an II, en accord avec le Conseil Suprême, le Grand Prophète, spécialiste en histoire médiévale à ses heures perdues, décida de détourner les betteraves picardes vers Daroyland. En mars de la même année, le Grand Pope accorde à ceux qui font construire à Daroyland, l'exemption de certaines charges et la réduction d'impôts les deux premières années.

     La pugnacité des conseillers municipaux sera finalement récompensée. Si la population fut d'abord hésitante à s'installer dans les agréables quartiers, le long de la Daroy Avenue, une vague soudaine finit par s'abattre sur la ville. Des centaines de familles, migrant des cités voisines, vinrent spontanément s'y installer. Les visiteurs s'émerveillaient déjà du caractère cosmopolite de la cité.
La construction d'une nouvelle aire qui augmente encore la superficie tout en ajoutant des espaces vides en prévision d'un accroissement futur de la population, débute en juin an II du calendrier daroyen (juin 2008).

     Daroyland, dont la population atteint près de 2000 habitants à la fin de février an II, suscite très vite une jalousie jusque là jamais vue. Elle se manifeste pour la première fois dès ce mois de février dans les Ardennes lorque le RAW envoie ses premières menaces. Le mois suivant, la même organisation met en place une pétition qui s'engage à attaquer militairement la cité daroyenne. Le premier missile atteint Daroyland le 4 mars an II, faisant 150 morts et de nombreux dégâts matériels. Les autorités furent submergées par la panique de la population, tandis que de nombreuses familles sont décimées. En juillet, le déclin de Daroyland paraît inéluctable.

     Les incitations à la signature pour envahir la ville se multiplièrent tout l'été. Jusqu'en décembre de l'an III, ce sont 20 missiles qui se sont abattus sur Daroyland. Les stèles à la mémoire des victimes sont devenues de véritables lieux de recueillements. Et plutôt que de fuir une ville mal-aimée, la population s'émeut pour leur cité martyre. Les monuments à la mémoire des évènements sont devenus des objets porteurs de légende. Alors le Grand Pope fit appel au Grand Sorcier du Daroy : "Ô Grand Sorcier en magie rouge, noire et blanche ! Daroyland est en proie à de criminels opposants. Si le Conseil Suprême a décidé de mettre en place une balistique anti-missile, par les désirs du Grand Prophète, tu invoqueras les dieux daroyens pour faire cesser les meurtriers. Par l'incantation prononcée, tu transgresseras les lois de la réalité et jetteras un sortilège contre les éléments rebels".
     Alors le Sorcier prononca ces paroles sacrées : " Par la force des dieux daroyens ! Que les criminels qui ont fait couler tant de sang en terre promise, et qui se sont rebellés contre la sainte religion du Daroy, voient leurs forces disparaître et leurs pouvoirs réduits. Que la prison de l'espace et du temps, les entraînent au fin fond de l'esprit".
     C'est alors que Daroyland retrouva sa grandeur d'antan, atteignant même des records de croissance jamais atteint dans quelques villes que ce soit.

Etrange mais fabuleuse destinée d'une ville dont l'histoire est trop prodigieuse pour être apprivoisée par la mémoire humaine...




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